#Inktober 23 Muddy - Boueux
La boue en séchant et se contractant forme des fissures, qui donnent naissance à des pavages de différentes formes. Ces pavages peuvent évoluer au cours des réhydratations et réassèchements de la boue. #scinktober
La boue en séchant et se contractant forme des fissures, qui donnent naissance à des pavages de différentes formes. Ces pavages peuvent évoluer au cours des réhydratations et réassèchements de la boue. #scinktober
On disculpe toujours les chats. Mais le principe de parcimonie nous dit que pour expliquer un phénomène, il peut être plus raisonnable de choisir l'hypothèse la moins coûteuse, même si celle-ci accuse notre boule de poils préférée... #scinktober
En cryptographie on cherche à transmettre des informations en les chiffrant avec des clés. Des matheux s'amusent à essayer de casser le chiffrement... mais c'est souvent plus facile de casser le protocole de transmission des clés : #scinktober
Le protocole d'échange de clés décrit dans le dessin est celui de Diffie-Hellman, et est omniprésent sur internet pour la sécurisation des échanges, dans le protocole TLS/SSL. (C'est ça le petit cadenas vert dans la barre d'url des sites sécurisés)
On peut modéliser la propagation des feux de forêts avec des automates cellulaires : des cases avec plusieurs états possibles (rien, arbre, arbre en feu), et des règles locales (de propagation du feu). #scinktober
Ce modèle permet déjà d'observer des comportements critiques particuliers à ce qu'on appelle les phénomènes de percolation : le passage de quelque chose (le feu) au travers d'un réseau (la forêt). Et oooooooooh.. des fractales !
De plus on apprend qu'il y a un seuil de densité en arbres au-delà duquel soudainement le feu se propage quasi partout. Ça peut être intéressant à savoir quand on veut abattre des arbres pour limiter les incendies. Si on est loin au-dessus du seuil, c'est inutile.
Après, ce modèle simpliste peut être complexifié en précisant différents types d'arbres plus ou moins inflammables, en rajoutant le vent qui pousse l'incendie... Si vous voulez jouer avec ce modèle simple en tous cas, vous pouvez avec @netlogo (en) : ccl.northwestern.edu/netlogo…
Vous connaissez l'histoire de Paf la cellule qui gonfle dans de l'eau pure ? Bah c'est sûrement une cellule animale, parce que les cellules végétales (entres autres) résistent un peu plus, grâce à leur paroi rigide. #scinktober
Quand on souffle au goulot d'une bouteille un peu vide, on peut la faire chanter. C'est le même phénomène physique impliqué que pour le jeu de l'ocarina, ou lorsque l'on entend la mer dans un coquillage porté à son oreille. #scinktober
La hauteur de la note qui va sonner va dépendre de la forme et la taille de la bouteille. Petite précision : en modulant son souffle on peut obtenir les harmoniques de cette note, mais seulement les impaires car la bouteille est un tube fermé.
Sinon il y avait les cellules en bouteille, lors du développement embryonnaire, @jp_colin en a parlé ici : cellules en bouteille Super importantes et intéressantes !
Avec le temps, va, l'angle s'en va... En tous cas en géologie, avec le transport ou l'érosion. Du coup quand on voit des éléments anguleux dans une roche, ça nous informe un peu sur son histoire, ça veut dire qu'elle n'a pas trop voyagé #scinktober
Des lacs se forment à la surface d'une calotte glaciaire quand elle fond. Quand la glace craque sous le poids, ils sont drainés en profondeur. Ces déstabilisations peuvent en provoquer d'autres en chaîne et déverser davantage d'eau dans l'océan. #scinktober
Pour celles et ceux qui veulent visualiser ce que signifie X mètres de montée du niveau de la mer : inondation
En apprentissage automatique (oui bon, machine learning, ok), la combinaison de méthodes faibles, peu convaincantes individuellement, peut donner des méthodes efficaces : c'est du boosting. L'union réfléchie peut faire la force. #scinktober
Un joli travail de biologie synthétique (l'ingénierie sur du vivant) : le répressilateur. C'est un système de trois gènes, chacun empêchant l'action du suivant en boucle, qui va donc clignoter sans cesse, comme une petite horloge. #scinktober
Plusieurs utilités à ça : - tout d'abord, en testant ça dans une vraie bactérie, et en regardant ce que ça donne par rapport aux prédictions (spoil : c'est moins joli), on peut déceler ce qu'on ne maîtrise pas dans le système, et mieux comprendre le fonctionnement des bactéries
- ensuite, ça peut donner des idées pour mieux comprendre comment fonctionnent les rythmes et oscillations déjà existantes dans les cellules (rythmes circadiens par exemple)
Le même système existe en version circuit électronique. Mais en biologie c'est plus rigolo parce qu'il y a plus de hasard et de bruit dans la réalisation pratique
Les baleines il y a trop de trucs à en dire, même en enlevant tous les trucs qu'on ne dit pas alors. Du coup j'ai joué à mon jeu favori : mettre le plus d'infos possible jusqu'à ce que ça sature et que le dessin soit illisible. Oups. #scinktober
Mais en vrai les baleines c'est vraiment chouette. Dans leur histoire évolutive leurs ancêtres sont quand même sortis de l'eau, puiiiis retournés dedans. Et ça se voit sur la baleine, y a des ptits restes de pattes et tout. C'est super didactique ! (Pas comme mon dessin)
Désolée la #teamDino mais ce seraient des squelettes de baleines et non pas de T rex qu'il faudrait mettre à l'entrée des muséums pour épater tout le monde.
Certaines fleurs, pour assurer leur reproduction, offrent du nectar sucré à des insectes en échange du transport de leur pollen. Et puis il y a l'Aristoloche, qui pour faire ça séquestre des insectes en leur faisant miroiter un festin de cadavres. #scinktober
Le Skaergaard (Groenland) est une ancienne (55Ma) chambre magmatique refroidie aujourd'hui. Lors de la cristallisation du magma en roche, il y a eu un fractionnement : certains éléments (comme le palladium, métal précieux) ont plutôt... #scinktober
...eu tendance à rester dans le magma, que dans la roche qui se formait. Au fur et à mesure du refroidissement, des bords vers le centre de la chambre, le magma restant s'est donc enrichi relativement en ces éléments. Et le dernier bout de magma à refroidir en a contenu beaucoup,formant une zone métallifère, riche ici en palladium et en or.
Y a plus qu'à se pencher et à ramasser du déja (relativement) concentré, sans avoir besoin de filtrer des hectolitres de rivières avec un tamis.
Les diatomées sont de toutes petites algues, unicellulaires, qui produisent par photosynthèse près d'un quart du dioxygène sur Terre. Elles possèdent une coque de silice souvent assez géométrique (qui a un nom super mignon) : le frustule. #scinktober
Les mouches ne transpirent pas, mais elles ont quand même besoin de réguler leur température pour ne pas cuire leur cerveau. Une espèce de mouche a trouvé une solution : baver une goutte de salive, puis la réavaler une fois refroidie. #scinktober
La bulle de salive va très vite se rafraîchir au contact de l'air en s'évaporant partiellement, et une fois ravalée va passer proche du cerveau en abaissant sa température d'1°C avec une seule goutte, et jusqu'à 3°C en répétant le processus.
Les moustiques qui se nourissent du sang chauuuud de mammifères, ont une autre solution pour éviter le choc thermique : ils émettent une goutte de mélange d'urine et du sang qu'ils sont en train d'ingérer à leur extrémité postérieure, ce qui de la même manière les refroidit.
La fatigue d'un matériau est sa réaction face à des contraintes répétées. En effet, on peut appuyer une fois sur mille matériaux, mille fois sur mille matériaux, mais pas mille fois sur un matériau... Attendez, non, on peut appuyer... #scinktober
Nicole Le Douarin est une grande chercheuse française en biologie du développement qui a (notamment) étudié il y a près d'un demi-siècle le devenir de cellules de l'embryon grâce... à des poulets et des cailles ! #scinktober feat. des poussins moches
Pour pouvoir étudier ces cellules, il faut pouvoir les suivre tout au long du développement. La plupart des colorants sont toxiques pour les cellules, et/ou peu précis, et/ou transitoires. La technique mise en œuvre par Nicole Le Douarin a été de faire des chimères caille-poulet en greffant au poulet les cellules de caille équivalentes à celles qu'elle veut étudier. Elle peut ensuite à différents stades les différencier au microscope en direct car la structure des cellules n'est pas identique entre ces deux espèces
Cependant les deux espèces sont proches, donc l'embryon chimérique aura un développement similaire.
Elle a élucidé notamment les devenirs de la crête neurale, un ensemble dont les cellules vont migrer partout dans l'embryon et donner des neurones, des cellules pigmentaires, des os de la tête... #Gallinacésforscience
Les formules mathématiques sont souvent perçues comme des formules magiques tirées du chapeau... Pourtant, même si il n'est pas toujours évident à visualiser, il y a toujours au moins un sens derrière !
Pour celles et ceux qui aiment les démonstrations graphiques, je ne peux que recommander le livre sur les éléments d'Euclide d'Oliver Byrne, tout en couleurs primaires (un siècle avant Mondrian), ou le mini recueil CQFD de Burkard Polster (noir et blanc mais ingénieux).
Le rôti et l'odorant doré des aliments viennent de la réaction de Maillard. Cette réaction chimique arrive quand on élève fortement la température d'un mélange d'acides aminés et de sucres avec un peu d'eau (aliments dans un four par ex). #scinktober
Vu que je suis pas très forte en chimie, et que c'est de la chimie un peu compliquée, je ne ferai pas de long thread explicatif et me contenterai du dessin, parce que quand même c'est vachement joli la chimie vue de loiiiiin !
Et du coup manger du grillé c'est pas bon pour la santé ? Cancérigène ? Pour la réponse, je vous renvoie vers l'article de @Curiolog. Clair, bien synthétisé, et sourcé, comme d'hab !
Depuis quelques milliards d'années, la vie a colonisé une bonne partie de la Terre (surtout en surface, ok), et c'est de plus en plus difficile de trouver un coin vraiment tranquille. La solution ? Aller aux endroits les moins accueillants... #scinktober
Les organismes extrémophiles sont des organismes qui sont adaptés à des conditions de vie où la plupart des autres organismes... meurent. Il y a plein de spécificités différentes (température, pH, pression, teneur en sel...), ce qui fournit une ribambelle de mots rigolos : psychrophile, piézophile, xérophile... Parfaits à sortir au Scrabble (si on avait le droit de piocher un nombre de lettres raisonnable), ou à proposer comme déviances sexuelles imaginaires.
Ces organismes sont aussi super intéressants pour les biologistes pour leurs enzymes qui peuvent être utilisées en biotechnologies. En effet, dès qu'on n'est plus contraint par des gammes de conditions d'utilisation très précises, ça élargit le champ des possibles !
Pour en revenir au sujet de départ, d'un point de vue écologique on peut formuler cette dualité : - Quand les conditions du milieu sont plutôt cool, les espèces vont se développer, et du coup être en compétition. Elles vont donc consacrer leur énergie à se reproduire efficacement pour occuper le plus de terrain/ressources possibles - Quand les conditions sont difficiles, y a pas grand monde qui survit, donc la compétition n'est pas très présente, il va surtout s'agir d'avoir une adaptation spécialisée, plutôt que d'investir sur la reproduction en masse
Ces organismes ont donc souvent une croissance plus lente, et une reproduction plus faible.
Pour résumer : plutôt que de perdre votre énergie à vous battre pour avoir une place sur la plage méditerranéenne de vos vacances, partez en vacances en Sibérie, et consommez la à vous réchauffer !
Certains organismes nocifs le montrent avec des signaux divers, comme ce papillon tropical vénéneux coloré. Et son voisin d'une toute autre espèce, qui a copié par mimétisme ses motifs (le prédateur a ainsi moins tendance à se tromper) #scinktober
Ces stratégies adaptatives s'appellent respectivement l'aposématisme (émission de signaux d'avertissement), et le mimétisme mullérien (imitation des signaux sans tricher, l'espèce qui copie étant aussi vénéneuse).
La conservation du mimétisme chez Heliconius numata est permise par le regroupement des gènes qui permettent les différents motifs des ailes dans un gros bloc solidaire : un "supergène". Cette structure est transmise identique, sans brassage, à la génération suivante, ce qui évite de la modifier et de perdre le mimétisme en ne ressemblant qu'à moitié... (Pour les détails biologiques : ce supergène se trouve dans une région d'inversions de séquences, ce qui empêche la recombinaison homologue des chromosomes lors de la reproduction sexuée.)
Et un autre truc super-fort avec ce supergène est qu'en réarrangeant les blocs qui le composent, on obtient un papillon différent, mais toujours de la MÊME espèce (à droite), ET mimétique d'une AUTRE espèce de Melinea (à gauche). Et on peut faire ça au moins six fois. COMBO !
Sources : les travaux de Mathieu Joron @MNHN / CEFE @CNRS Sur twitter @heliconians